- PSYCHOLINGUISTIQUE - Les domaines de la psycholinguistique
- PSYCHOLINGUISTIQUE - Les domaines de la psycholinguistiqueLe champ de la psycholinguistique s’étend à des secteurs assez divers dont il convient d’évoquer, fût-ce sommairement, les plus importants. En tous ces domaines, les données obtenues à l’aide de la méthode expérimentale jouent un rôle capital dans l’évolution des problématiques et des élaborations théoriques. Envisagées selon une telle perspective, les études entreprises dans ces différents secteurs relèvent du vaste domaine de la psychologie expérimentale.1. La perception du langagePar perception du langage, on désigne généralement l’ensemble des processus qui interviennent entre la réception du signal (onde acoustique ou signes graphiques) et l’attribution (éventuelle) à celui-ci d’une signification. Ces processus correspondent aux transformations successives qui sont subies par le signal et qui conduisent d’une forme de représentation à une autre. Ainsi, quand le signal est un mot, on considère que celui-ci est «codé» à différents niveaux: auditif, phonétique, phonologique, lexical, syntaxique, sémantique... Il faut souligner que les représentations internes élaborées en cours de traitement ne sont généralement pas accessibles à la conscience du sujet, et leur mise en évidence ne peut être qu’indirecte. Un problème important pour cette perspective de travail est de savoir dans quelle mesure les informations qui sont extraites du signal et celles qui sont dérivées des «connaissances» du sujet vont agir les unes sur les autres pour déterminer ce que le sujet perçoit.La perception des sons de paroleAfin de représenter la séquence des sons de parole qui constitue un mot, le linguiste fournit une description phonétique en termes d’une succession de phonèmes. Le caractère discret de cette représentation correspond à la manière dont la séquence sonore est, ou peut être, effectivement perçue.Les recherches conduites depuis le début des années cinquante sur la perception de la parole ont montré que ces propriétés de discrétion et de linéarité de la perception ne sont nullement reliées d’une manière «directe» à la structure de l’onde sonore. Le signal sonore a, en effet, une forme essentiellement continue. Le problème se pose donc de déterminer comment un stimulus dont les propriétés acoustiques varient de manière continue peut être converti par le récepteur dans une séquence d’unités discrètes qui rend possible l’identification du message phonétique.Malgré les progrès considérables réalisés par la recherche, nous ne connaissons que très imparfaitement les propriétés acoustiques utilisées par l’auditeur pour percevoir les différents sons de parole. La complexité de la relation existant entre le stimulus physique et le percept résulte notamment des faits suivants: en premier lieu, les indices acoustiques correspondant à deux sons perçus en succession se chevauchent largement l’une l’autre dans l’onde sonore; en deuxième lieu, les indices acoustiques donnant naissance à la perception d’un «même» son varient en fonction du contexte de réalisation et, à l’inverse, une même propriété acoustique peut donner lieu à la perception de deux sons «distincts» selon le contexte; enfin, la variabilité du signal pour un même message phonétique est considérable entre les locuteurs et même pour un seul locuteur.Compte tenu de ce qui précède, toute possibilité de découvrir des invariants acoustiques «simples» semble exclue, et les travaux contemporains les plus prometteurs concernent la mise en évidence d’invariants relationnels. Les travaux de K. Stevens ainsi que ceux de A. Liberman mettent en évidence la nécessité de considérer les propriétés anatomiques et aérodynamiques du système phonatoire, c’est-à-dire du système producteur des sons de parole, pour réussir à émettre des hypothèses fructueuses sur leur perception. A. Liberman a avancé l’hypothèse d’un mode «phonétique» de perception dont les propriétés ne sont pas dérivables de celles du mode auditif général. La mise en évidence d’un certain nombre de phénomènes propres à la perception de la parole, comme c’est le cas de la perception «double», et certains aspects de la spécialisation hémisphérique ou encore la perception catégorielle chez le nouveau-né s’accordent avec cette hypothèse. Il est clair que, dans les conditions ordinaires de communication, l’auditeur interprète le message phonétique non seulement à partir de l’information issue du signal, mais encore à partir de ses «connaissances» générales linguistiques et non linguistiques. Les connaissances linguistiques concernent les différentes dimensions du langage.L’identification des motsUne source importante du savoir linguistique a trait à la connaissance que les sujets ont des mots de leur langue. Afin de rendre compte de cette connaissance, on formule l’hypothèse d’un lexique mental qui comporte toute l’information (phonologique, morphologique, syntaxique, sémantique) concernant les mots de la langue. Dans ce cadre théorique, deux questions essentielles sont posées: d’une part, quelle est la structure du lexique interne? d’autre part, au moyen de quelles procédures accède-t-on aux représentations lexicales? Dans un tel cadre, l’identification d’un mot suppose une mise en relation entre un input sensoriel et une représentation mentale, le premier pouvant être considéré comme la clé qui permet d’accéder au lexique.Les processus qui interviennent entre le stimulus et son identification sont envisagés par certains (tel K. Forster), comme des processus de «recherche» dans le lexique, tandis que d’autres auteurs (tel J. Morton) les assimilent à des processus d’activation. Il est clair que ces processus varient selon les modalités sensorielles de la stimulation (mot parlé/mot écrit). En particulier, quand le mot est présenté par écrit, la question se pose de savoir si son identification exige une transformation préalable du pattern visuel dans un pattern auditif (par l’application des règles de conversion), ou bien s’il existe un accès «direct» au lexique à partir de la forme visuelle.Les processus d’identification des mots isolés sont d’une extrême rapidité et efficacité. Une durée de présentation de dix millisecondes est généralement suffisante pour identifier un mot écrit. Quand le mot est présenté auditivement, son identification précède la fin de la stimulation. Ces faits suggèrent que, lors de l’identification des mots, les sujets utilisent d’une manière active leurs connaissances du lexique. Une démonstration supplémentaire est fournie par le fait que les sujets peuvent décider en moins d’une demi-seconde si la séquence de lettres présentée constitue ou non un mot de la langue (décider que «table» est un mot et que «toble» n’en est pas un). Citons, enfin, les recherches qui indiquent que les mots morphologiquement complexes, tel «recoudre», sont analysés dans leurs unités morphémiques «avant» leur identification. Ces travaux permettent d’avancer des hypothèses précises sur la forme des représentations lexicales, ainsi que sur les opérations portant sur celles-ci.Dans ce qui précède, nous avons considéré l’identification des mots présentés seuls; or l’identification d’un mot peut être influencée (facilitée ou inhibée) par le contexte. Ainsi, l’identification d’un mot x peut être «facilitée» par la présentation préalable du mot y qui entretient avec x des relations de forme ou de sens. Une telle facilitation peut être obtenue même dans le cas où le sujet n’est pas conscient de la présentation de y ; il s’agit d’un effet de caractère «automatique». Un effet de même nature est observé lors de la présentation d’un mot ambigu, tel «glace». La présentation de «glace» rend disponibles les différentes acceptions de ce mot, même si le contexte ne permet au sujet d’accéder d’une manière consciente qu’à l’une d’entre elles. Ces faits illustrent l’une des propriétés, essentielle, et souvent méconnue, du fonctionnement cognitif, à savoir le caractère non conscient de la plupart des opérations et représentations mentales.La perception des phrasesLa signification d’une phrase est fonction, entre autres choses, d’une interaction complexe entre le sens des mots et les relations syntaxiques entretenues par ceux-ci. Ainsi les phrases «x tue y » et «y tue x » n’ont pas la même signification, mais sont composées des mêmes mots. Comprendre une phrase suppose qu’on effectue une mise en relation entre ces deux sortes d’informations.Les modèles de la composante syntaxique de la grammaire fournissent une description de l’organisation interne des phrases, et leur prise en considération est donc indispensable pour caractériser les opérations mises en œuvre lors du calcul de la signification. Toutefois, il est nécessaire de distinguer avec soin les règles formelles de la description linguistique des phrases et les opérations mentales impliquées dans le traitement de ces phrases. L’assimilation abusive des unes aux autres a conduit à une impasse nombre de travaux inspirés par le modèle transformationnel.L’expression «perception de phrases» renvoie généralement, en psycholinguistique cognitive, aux processus impliqués dans l’extraction du contenu propositionnel de la phrase, tandis que le terme d’«interprétation» fait référence aux processus complexes de mise en relation de la proposition avec un ensemble d’informations extralinguistiques (le «contexte»). Ces derniers processus permettent d’effectuer des inférences non dérivables de la seule proposition.La frontière entre les travaux relevant de la perception et ceux qui relèvent de l’interprétation d’énoncés n’est pas facile à établir. Toutefois, une hypothèse généralement partagée par les chercheurs qui travaillent sur la perception est celle de la relative invariance des procédures impliquées dans l’analyse des énoncés. Ces procédures concernent, par exemple, l’identification des items lexicaux, la segmentation syntagmatique de la phrase ou encore l’établissement des relations grammaticales de base. La pertinence d’une telle hypothèse de travail est au centre du débat contemporain entre les modèles «interactifs» et les modèles «autonomes» de la perception du langage. D’après les premiers, les différentes sortes d’information (phonologique, lexicale, sémantique, pragmatique...) peuvent agir librement les unes sur les autres au cours de la perception, tandis que les seconds fixent des contraintes sévères en ce qui concerne «quand» et «comment» ces informations peuvent intervenir. En particulier, selon les tenants de l’autonomie, les informations dérivées des niveaux supérieurs (par exemple, les informations sémantiques) ne peuvent pas moduler les analyses conduites aux niveaux inférieurs de traitement (par exemple, le niveau phonologique).L’approche «modulaire» conduit à différencier des sous-composants particuliers, spécialisés dans le traitement d’une forme donnée d’information linguistique. Dans une telle perspective, les dissociations fonctionnelles ponctuelles observées chez des sujets aphasiques sont attribuées au dysfonctionnement d’un sous-processeur particulier. De nombreuses recherches ont été conduites afin de savoir comment les différentes dimensions linguistiques sont intégrées au cours de la perception. L’utilisation de procédures expérimentales très précises fournissant des mesures en temps réel a permis de mieux comprendre le déroulement effectif des processus mis en œuvre lors de la perception de phrases. Ainsi, on a pu montrer que le «travail mental» requis par le traitement d’une phrase varie selon les propriétés structurelles de celle-ci.2. La compréhension du discours et la mémorisation de phrases et de textesAfin de comprendre le discours d’autrui, l’auditeur utilise des processus inférentiels complexes portant sur les intentions du locuteur. Ces inférences sont possibles grâce au fait que les interlocuteurs partagent des connaissances d’ordre général linguistiques et pragmatiques. Ainsi, lors d’un dialogue, les interlocuteurs vont respecter certains principes ou maximes de la conversation qui rendent possible la communication. Ces maximes indiquent qu’il importe d’être informatif, pertinent, sincère, etc. Le non-respect de telles maximes rend le dialogue impossible. L’utilisation de procédures inférentielles permettant de dégager les conclusions pertinentes est nécessaire pour répondre à des demandes indirectes du type de l’énoncé: «Pouvez-vous me dire l’heure?», ou encore pour comprendre une métaphore.Dans une certaine mesure, la situation de dialogue peut être envisagée comme étant un cas particulier de la situation de résolution de problèmes dont la réussite dépend de l’exploitation adéquate d’un grand nombre d’informations de différente nature. Ces recherches relèvent essentiellement du domaine de la pragmatique.Le rôle des «connaissances du monde» dans les processus de compréhension linguistique a été également mis en avant dans les modèles consacrés à la compréhension de textes. Ainsi, les notions de «scénario» ou de «script» font référence directement à l’utilisation du savoir du sujet sur le thème du discours lors de sa compréhension. Il faut signaler toutefois certaines tentatives intéressantes d’analyse formelle des textes. Ces travaux permettent de mettre en rapport la structure des textes avec des procédures de compréhension exprimées sous la forme d’un système de traitement de l’information.En ce qui concerne la mémorisation de l’information linguistique, le but de ces travaux est de préciser sous quelle forme les phrases ou les textes sont représentés dans la mémoire du sujet. D’après certaines théories, cette représentation serait de nature linguistique, tandis que d’autres l’envisagent sous une forme plus «abstraite». Ces derniers, en particulier, avancent l’hypothèse d’une représentation d’ordre propositionnel. Cette hypothèse s’accorde avec le fait que «ce» que le sujet retient d’une phrase ou d’un texte concerne son contenu sémantique plutôt que les détails de sa forme. On a pu montrer que les propriétés de la représentation mnémonique varient en fonction du temps. Ainsi, tandis qu’immédiatement après la présentation d’un énoncé la représentation mnémonique correspondante «reflète» dans son organisation l’analyse structurelle préalablement effectuée, elle va évoluer très rapidement vers une forme plus canonique de nature propositionnelle. Dans le domaine de la mémorisation verbale, le problème n’est pas de savoir «ce» que le sujet retient et rappelle mais, plutôt, de connaître la genèse actuelle des représentations mnémoniques.3. La production et l’acquisition du langageDe manière analogue à la perception, la production du langage peut être envisagée comme consistant en une série d’étapes de traitement de l’information linguistique. Toutefois, tandis que, dans la perception, l’input initial est de nature sensorielle, dans la production, il est de nature cognitive et correspond aux «intentions» du locuteur.Chaque étape de traitement peut être rattachée au choix fait par le locuteur à un niveau linguistique particulier. Ainsi, il est possible de distinguer deux grandes phases dans la production: une phase de planification du discours et une phase de réalisation proprement dite. À l’intérieur de chaque phase, on peut isoler des sous-programmes distincts portant sur un type spécifique d’information. L’étude expérimentale des premières étapes des processus de production soulève des difficultés considérables; et ce n’est que très récemment que des travaux ponctuels ont pu être réalisés dans ce domaine.L’étude détaillée des différentes sortes d’«erreurs» de production observées chez le sujet normal ou aphasique a permis d’avancer des hypothèses précises sur les mécanismes psychologiques qui sous-tendent la production. Ainsi, à partir de la différence de nature des erreurs observées pour les mots des classes «ouvertes» (noms, verbes, adjectifs) et pour ceux des classes «fermées» (prépositions, conjonctions, etc.), M. Garrett a élaboré un modèle théorique dans lequel ces deux classes de mots interviennent à deux moments distincts dans le processus de planification de la production. Tandis que les mots des classes «ouvertes» sont impliqués dans l’établissement des relations grammaticales de base, les mots des classes «fermées» seraient introduits par la suite, lors des étapes de linéarisation du discours où l’on fixe l’organisation séquentielle de celui-ci.Dans le modèle de Garrett, on attribue aux sous-composantes particulières (syntaxique, lexicale, phonologique...) une très large autonomie de fonctionnement. Une autre source de données largement exploitée est celle de l’étude des pauses observées lors de la production. Ces travaux ont permis de mieux comprendre les «unités» de planification du discours correspondant aux différentes dimensions linguistiques.En ce qui concerne les processus impliqués dans la production proprement dite, on dispose aujourd’hui de théories et de modèles de fonctionnement très élaborés, qui intègrent des composantes de nature très diverse (anatomique, physiologique, phonologique...). Ces modèles rendent compte des processus qui permettent de développer et d’exécuter un programme moteur à partir d’une commande centrale. Les deux théories les plus importantes dans ce domaine sont celles de la «commande motrice» (Liberman) et de la «cible du tract vocal» (MacNeilage). L’importance du «retour» des informations sensorielles internes dans la production a été mise en évidence dans de nombreux travaux. Un feed-back permanent intervient entre les informations d’ordre moteur et les informations d’ordre sensoriel, ce qui rend possible un contrôle étroit du fonctionnement du système articulatoire.À propos du développement du langage, dont l’article suivant donnera un exposé détaillé, il convient d’examiner ici certaines données récentes sur les capacités perceptives du très jeune enfant en ce qui concerne la perception des sons de parole. Les résultats obtenus depuis le début des années soixante-dix dans ce domaine de recherche indiquent que l’enfant possède, dès la naissance, tout l’équipement nécessaire pour la perception du langage parlé. En particulier, le nouveau-né est capable de discriminer entre deux sons de parole qui s’opposent sur une seule dimension acoustique correspondant à un trait pertinent dans une quelconque langue naturelle. Une telle potentialité initiale sera perdue par la suite; en effet, l’adulte n’est sensible qu’aux oppositions de sons qui sont pertinentes dans sa «propre» langue. Un fait d’une importance capitale est que la perception de l’enfant est «catégorielle», ce qui lui permet d’ignorer des variations acoustiques n’ayant pas valeur linguistique. Signalons enfin que le très jeune enfant est non seulement capable d’effectuer des discriminations très fines, mais encore qu’il est en mesure d’imposer une constance perceptive aux signaux verbaux. Par exemple, il est capable d’extraire les propriétés communes à un ensemble de sons et de pouvoir ainsi construire, sur cette base, des classes perceptives d’équivalence.Grâce à ces travaux, on sait aujourd’hui beaucoup de choses sur la manière dont le jeune enfant perçoit et représente les sons verbaux, ainsi que sur les modifications subies par ces capacités au cours du développement. Les capacités initiales pour la perception du langage parlé ne doivent pas être assimilées à celles qui sont requises pour l’acquisition du langage en tant que système abstrait pouvant engendrer un nombre indéfini de phrases. Il suffit de rappeler, sur ce point, les travaux entrepris chez l’enfant sourd qui mettent en évidence une acquisition du langage (langage gestuel) comparable à celle qui est observée chez l’enfant normal.4. Le langage et le cerveauL’étude de la relation entre le langage et le cerveau s’est appuyée jusqu’à une date relativement récente sur les seules données issues de la pathologie du langage et, en particulier, sur les données aphasiologiques (cf. PSYCHOLINGUISTIQUE - L’évolution du langage et de la langue chez l’enfant, Pathologie de la langue et pathologie du langage ). La mise au point de procédures expérimentales, pouvant être utilisées chez les sujets normaux, a ouvert la voie à des nouveaux domaines de recherche. Un avantage considérable de ces procédures est de permettre la mise en relation en «temps réel» des processus cognitifs et physiologiques.Ainsi, l’étude des variations du débit sanguin dans différentes régions du cerveau mesurées par des isotopes radioactifs a permis de mieux connaître le degré d’implication d’une aire donnée dans la réalisation d’une activité d’ordre linguistique. Ces travaux ont confirmé le rôle privilégié joué par certaines aires corticales de l’hémisphère gauche dans le traitement de l’information linguistique. Une autre technique largement utilisée est celle de l’enregistrement des variations du potentiel électrique du cortex cérébral. Des variations très nettes des potentiels évoqués relevées dans différentes régions du cerveau sont reliées de manière précise à la nature du matériel linguistique utilisé, ainsi qu’au type de traitement effectué sur ce matériel. L’étude des effets des stimulations électriques du cortex lors des interventions chirurgicales effectuées sous anesthésie locale fournit aussi des données très importantes pour la compréhension des bases biologiques du langage.Ces études ont permis de montrer, par exemple, que certaines régions de l’hémisphère gauche du cerveau participent d’une manière importante à la production et à la perception des sons du langage. La stimulation de ces points du cortex perturbe ce double versant du comportement verbal. Ces données sont compatibles avec certains modèles théoriques de la perception de la parole qui postulent une relation intime entre la perception et la production des sons verbaux (théorie motrice de la perception).Enfin, il faut souligner que, malgré les progrès extraordinaires qui ont été réalisés, nous ne sommes nullement capables à l’heure actuelle de proposer une théorie satisfaisante qui permette de relier d’une manière précise les capacités linguistiques aux structures biologiques qui les sous-tendent.
Encyclopédie Universelle. 2012.